Focus sur le Département des formations en santé dans les DROM-COM du collège des sciences de la santé de l’université de Bordeaux.
Depuis sa création, et plus récemment son intégration au collège des sciences de la santé, le Département des formations de santé dans les DOM-TOM a dû s’adapter pour accompagner les changements et tenter de répondre dans la mesure de ses moyens aux besoins évolutifs des territoires ultramarins.
La structuration d’une UFR de médecine aux Antilles-Guyane et d’une UFR santé à l’université de La Réunion a permis le transfert de responsabilités, qui incombaient historiquement au Département des formations de santé dans les DOM-TOM. Ceci a conduit à l’autonomisation progressive de ces composantes pour la gestion des modalités d’entrée dans les études de santé d’une part et d’autre part pour la pleine maitrise de leur offre de troisième cycle en santé. L’année 2023-2024 a vu s’ouvrir localement des seconds cycles en santé permettant à ces deux UFR de dispenser un cursus médical complet.
Les actions prioritaires du Département des formations de santé dans les DOM-TOM se sont portées sur les territoires du Pacifique sud, Polynésie française et Nouvelle-Calédonie de l’entrée dans les études de santé jusqu’à la formation post-universitaire.
- L’implantation de formation de LAS à l’université de Polynésie française et celle de Nouvelle-Calédonie avec le soutien pédagogique et logistique des UFR du collège santé de Bordeaux permet aux bacheliers de ces territoires de réaliser l’année (ou les années) préliminaires sur leur territoire et d’entrer dans les différentes études de santé et de poursuivre leur formation à partir de leur seconde année sur la France hexagonale – Bordeaux principalement mais aussi Nantes (DFGSO2 de Nouvelle-Calédonie) et Paris Saclay (DFGSP2 de Nouvelle Calédonie). Nous avons ouvert un dispositif original de passerelle en seconde année de santé pour des professionnels souhaitant reprendre leurs études avec le soutien officiel et financier de leur territoire.
- Nous tentons par l’intermédiaire de stages délocalisés dans ces territoires (stages infirmiers, stages de service sanitaire et stages de second cycle) de maintenir un lien physique et social des étudiants originaires avec leur territoire et d’acquérir une meilleure connaissance des systèmes de santé locaux et des possibilités d’exercice professionnels futurs.
- Lors de la réforme du troisième cycle de 2017, nous avons œuvré pour la nécessaire refonte des conventions permettant aux étudiants de troisième cycle de profiter des possibilités de stages de formation et d’exercice de ces territoires. Nous organisons les campagnes d’affectations des internes de toute la France sur les terrains de stages agréés de ces territoires par l’ARS Nouvelle-Aquitaine sur avis des coordonnateurs des DES de l’université de Bordeaux. Ce sont plus de 200 internes et docteurs juniors qui irriguent chaque année ces collectivités et participent à l’offre de soin hospitalières et des maisons de santé, parfois très éloignées (Marquises, îles Loyautés …).
Enfin, le Département des formations de santé dans les DOM-TOM voit son implication étendue à de plus petites collectivités comme celle de Saint-Pierre-et-Miquelon en partenariat avec l’ARS Nouvelle-Aquitaine et l’université de Rennes pour l’affectation d’étudiants en médecine générale dès 2024… et peut être un jour prochain à Wallis et Futuna si les conditions d’encadrement devaient être réunies.
Le collège des sciences de la santé et ses partenaires naturels que sont l’ARS Nouvelle-Aquitaine et le CHU de Bordeaux peuvent être fiers de leur bilan au profit de collectivités éloignées, partiellement autonomes, à la géographie accidentée et/ou insulaire rendant la structuration des soins complexes et aux moyens financiers et humains en professionnels de santé, limités. Nous sommes également convaincus que la longue tradition bordelaise d’accueil d’étudiants ultramarins issus des 4 « coins du globe » constitue une diversification sans égal et une richesse humaine et sociale qui profite au final à tous au sein du collège santé – étudiants, enseignants, maitres de stage et personnels administratifs – et doit être poursuivie sur le long terme. Enfin nous remercions tous les acteurs qui par leur sérieux et leur dévouement ont contribué à faire vivre ces partenariats.
À court terme, nous allons travailler avec le CHU de Bordeaux et sous couvert du Ministère de la Santé pour la rédaction de la nouvelle convention de soutien de l’État à la politique de santé en Polynésie française pour la période 2025-2028 en y maintenant les actions de formation et de soutien au recrutement de professionnels de santé donnant satisfaction et en y ajoutant d’autres actions sur proposition du Ministère de la Santé de la Polynésie française.
À moyen/long terme un projet de subdivision propre à la Nouvelle-Calédonie et/ou à la Polynésie française pourrait être porté, notamment pour des DES à forts effectifs comme la médecine générale, la médecine d’urgence ou la psychiatrie. Cette évolution pourra être accompagnée par le collège des sciences de la santé de l’université de Bordeaux. Sa mise en place nécessiterait une sérénité sociale retrouvée en Nouvelle-Calédonie et des évolutions législatives de ces deux collectivités – création d’un statut de l’étudiant de troisième cycle et de docteur junior. Elle dépendra de la volonté des élus locaux de se saisir de la problématique et de négociations spécifiques entre ces collectivités autonomes et l’État français.
Si vous souhaitez en savoir plus, téléchargez le dossier complet en cliquant ici.
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